Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 4.djvu/506

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

avec tout ce qui avait été trouvé en même temps.

L’armée en marche avait aux yeux des indigènes toute l’apparence d’une ville ou d’une citadelle qu’un art merveilleux aurait mise en mouvement. Elle s’avançait sur un carré long, ayant ses côtés défendus par un rempart de baïonnettes. Sur un des côtés se mouvait l’infanterie, sur l’autre la cavalerie ; en avant, les piquets de garde ; au milieu, le parc et l’artillerie, sur la route la plus large ; le reste de l’espace du carré occupé par les bagages, le bétail, etc. Malgré l’immensité de cette masse mouvante, l’ordre ne laissait pas que de s’y maintenir par la force de l’habitude. Il était défendu au soldat, sous les peines les plus sévères, de jamais quitter son rang ; l’excès d’ardeur qui l’entraînait à la poursuite était puni avec la même sévérité que la faiblesse qui l’eût fait fuir. Rigueur nécessaire en présence d’une cavalerie nombreuse et redoutable, voltigeant sans cesse autour de l’armée, et toujours prête à se précipiter dans la moindre ouverture.

L’ordre de campement était le même que celui de marche. L’infanterie et la cavalerie sur une ligne, l’infanterie faisant face à l’ennemi ; au milieu, les bagages, l’artillerie, les différents services de l’armée, comme vivres, etc. Les tentes à peine plantées, on eût dit une ville créée, improvisée tout-à-coup au milieu d’une solitude, ou d’un désert. De longues rues de boutiques semblables à celles de nos foires s’élevaient dans tous les sens ; avec