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Chaque cheval, outre son cavalier, était accompagné de deux domestiques : l’un destine à le laver, à le brosser, à l’étriller ; l’autre chargé de l’approvisionner de fourrage. Le bétail ne se trouvait pas en moindre nombre ; une multitude de bœufs de trait servaient à différents transports, et le service des brindjarries en employait autant. La quantité de serviteurs employés aux transports des palanquins, au soin des malades, etc., etc., échappaient à toute évaluation. Les soldats européens recevaient en outre leur ration d’arack, des rations de viande fournies par les nombreux troupeaux à la suite de l’armée. Les officiers se faisaient suivre de moutons et de chèvres pour leur usage particulier. En raison de ces habitudes de guerre, un simple lieutenant avait 10 domestiques, un capitaine 20, un major 30, etc., etc. Les soldats eux-mêmes avaient leurs suivants. Il fallait un cuisinier pour chaque ordinaire, un porteur d’eau pour chaque tente, c’est-à-dire par 10 ou 12 soldats, et ce n’était là que le strict nécessaire. Encore ne parlons-nous pas, en ce moment, des femmes attachées à la fortune des Européens, des marchands toujours pressés d’élever leurs boutiques ; de ces aventuriers qui, dans tout pays, tourbillonnent autour d’une armée, dans l’espoir du pillage, comme des moucherons dans un rayon de soleil. Au reste, ceux-ci n’étaient pas les moins utiles : toujours en quête du grain caché, ayant une grande aptitude à le découvrir, ils se hâtaient de le porter au marché