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la Compagnie. Dans toutes ces transactions, les mauvaises dispositions de Tippoo à l’égard de la Compagnie perçaient de toutes parts.

L’apparition de Tipoo, à la tête de son armée, à l’ouest de la presqu’île avait rempli de terreur le rajah de Travancore. Dans la dernière guerre avec Hyder, les efforts du rajah en faveur des Anglais avaient été assez considérables ; il avait mérité que ces derniers le comprissent au nombre de leurs alliés dans leurs traités avec Tippoo. Son territoire s’étendait du voisinage de l’île Vipeen jusqu’à l’extrémité du cap Comorin ; borné à l’ouest par la mer, à l’est par la chaîne de montagnes qui partage la presqu’île, il allait finir à son extrémité. Cette situation géographique rendait le rajah naturellement et nécessairement ; pour ainsi dire, l’allié des Anglais. Éloigné du territoire possédé par ceux-ci, il n’avait rien à craindre de leurs empiètements. Séparé en même temps de Tinivelli par une chaîne de montagnes présentant une barrière à tous les agresseurs qui auraient menacé le Carnatique de ce côté, il avait d’ailleurs grand besoin lui-même de la protection des Anglais. En effet, les États du rajah étaient la seule proie qui de ce côté pût encore tenter Tippoo ; depuis les frontières des Mahrattes jusqu’au cap Comorin c’était le seul territoire qui ne lui fût pas soumis. D’ailleurs une circonstance eût suffi pour donner un grand prix à cette acquisition aux yeux de Tippoo ; elle le plaçait en contact avec la partie la plus vulnérable du Car-