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et le nord de l’Indostan le jour même où le général Wellesley se mettrait lui-même en mouvement, mais tout l’ensemble de leur conduite ne rendait que trop évidente leur résolution de ne point exécuter ce plan. Les chefs concentraient de jour en jour davantage leurs troupes aux environs de Boorhanpoor ; on les voyait pour ainsi dire attendre, guetter le moment de frapper un coup décisif sur quelques uns des États alliés au× Anglais. Le moment d’agir semblait donc venu pour ces derniers ; et d’autant plus que les dépenses de tant de troupes réunies égalaient, surpassaient même celles de la guerre ; c’était la guerre elle-même moins ses chances favorables. À la fin de septembre, les Mahrattes célèbrent une grande fête appelée le Desseree. Le but de cette fête est de rappeler à l’esprit de tous leur origine guerrière et conquérante, de les stimuler à de nouvelles aventures ; ainsi une des jouissances consacrées est de piller le blé encore sur pied ; avertissement symbolique que la saison du pillage est arrivée. Ces souvenirs et ces usages ne pouvaient manquer de produire dans les esprits une exaltation dangereuse. Les confédérés avaient encore quelque dessein sur la succession du nizam, dans le cas ou ce dernier viendrait à mourir, événement que l’état de santé de ce prince faisait considérer comme fort rapproché, et on le savait. Par toutes ces considérations, le colonel Collins reçut l’ordre de prendre congé de Scindiah, et de revenir au camp anglais, ce qu’il fit le 3 août. Le plan, fort