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analogues, mais à son profit, Holkar finit par entrer lui-même dans cette confédération. Ainsi ces trois pouvoirs, tout en se haïssant, tout en se proposant les uns et les autres un but différent, chacun déjà ennemi des deux autres, n’en cimentèrent pas moins une étroite alliance.

Malgré toute l’habileté, toute la dextérité de la politique orientale, ces intrigues ne demeurèrent pas long-temps cachées. Scindiah forma un camp à Boorhanpoor ; donnant pour raison de cette mesure la nécessité de se mettre en garde contre Holkar, prétexte mal choisi, car l’alliance anglaise le garantissait de tout danger de ce côté. Le colonel Collins, résident, envoyé par le gouverneur-général à ce camp, pénétra promptement les secrets projets du rusé Mahratte. Le 24 mars, en ayant obtenu audience, il le somma de s’en expliquer catégoriquement. Les ministres de Scindiah nièrent ces menées, et Scindiah prenant la parole, se défendit de toute intention de jamais s’attaquer au gouvernement anglais. Après l’avoir laissé s’engager de la sorte, le résident anglais lui demanda quelques preuves de sa sincérité ; c’est-à-dire sa retraite immédiate de l’Indostan, ou son assentiment formel au traité de Bassein, ou enfin une explication satisfaisante de ses dernières négociations avec le rajah de Berar et Holkar. Sur les deux premiers points, Scindiah fit des réponses évasives ; mais au sujet des négociations, il s’était borné, dit-il, à agir dans la limite de ses droits. Il fut prévenu que