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paraient à entrer en campagne, et Jeswunt-Row dut se procurer de l’argent à tout prix, afin de se mettre lui-même sur la défensive. Il fit fouiller toute maison dont l’extérieur trahissait quelque aisance ; tout habitant suspect d’opulence fut emprisonné, souvent mis à la torture, jusqu’à ce qu’on en eût extorqué certaines sommes arbitrairement fixées d’avance. Jeswunt-Row obtint de la sorte un butin considérable, et, après avoir soldé une grande partie des arrérages de son armée, se mit en marche, avec un trésor bien rempli, vers l’Inde centrale.

Le gouvernement britannique se préparait alors avec grande activité à l’accomplissement de ces deux objets, pour lui d’une grande importance : 1° restaurer dans la plénitude de son autorité le peschwah en fuite ; 2° profiter de la circonstance pour conclure, tant avec le peschwah qu’avec les autres États mahrattes, des traités d’alliance défensive et de garantie réciproque, c’est-à-dire leur imposer, moyennant subside, le service d’un corps auxiliaire anglais. Sur ces entrefaites le peschwah, qui ne se croyait nulle part en sûreté contre Holkar, demanda un vaisseau anglais qui pût le conduire à Bombay. C’était abonder dans le sens du gouverneur-général. Celui-ci ne pouvait rien désirer de mieux que de voir le peschwah se placer de lui-même sous la protection de l’Angleterre. Mais le peschwah n’exécuta pas ce projet : au lieu de se rendre à cette présidence, il finit par se réfugier