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si bon état, qu’il se croyait dispensé pour toujours d’avoir recours à la protection de la Compagnie. Dans cet état de choses, le résident pensa qu’il était de la dignité du gouvernement britannique de ne présenter de son côté aucune proposition.

Après le gain de la bataille d’Indore, Sirjee-Row-Ghatkia s’empara de cette ville ; là se renouvelèrent les mêmes scènes de pillage, de carnage et d’oppression qu’à Sangur. On porte à 4 ou 5, 000 le nombre des habitants qui furent massacrés ; différant en cela d’Ameer-Khan, Sirjee-Row encourageait, excitait lui-même la fureur et l’avidité de ses soldats. Le petit nombre des habitants échappés au fer des vainqueurs, dépouillés de ce qu’ils possédaient, s’enfuirent dans les montagnes ; ils s’y trouvèrent bientôt en proie aux tourments de la misère et de la faim. Pendant ce temps, Jeswunt-Row prit à Jaum une forte position, qu’il fortifia encore, où il parut vouloir se tenir long-temps immobile. Profitant de cette inaction, la cavalerie ennemie ne tarda pas à s’approcher jusqu’à peu de distance de son camp, où bientôt elle le bloqua étroitement ; aucun convoi ne lui arrivait, et les vivres ne tardèrent pas à lui manquer. Dans cette extrémité, tout ce qu’il possédait, or, argent, et jusqu’aux bijoux trouvés dans le trésor de Ahalya-Bae, fut distribué aux soldats ; chaque cavalier reçut une pièce d’or de la valeur de 5 roupies. Alors après avoir mis le peu de bagages qu’il possédait en sûreté derrière les murs de