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retire au galop jusque dans les murailles de Sangor. Chacun s’informe avec empressement du sort d’Ameer-Khan. Trop ému, l’officier ne répond pas, mais par geste donne l’ordre de plier bagage et de décamper. Ce signal est obéi, et en peu d’instants le camp n’était plus qu’un vaste désert. De retour après une action assez indécise, et qu’il voulait renouveler le lendemain, Ameer-Khan tomba à cette vue dans un étonnement indicible. Mais force lui fut de tout tenter pour rejoindre son armée ; il n’avait pas avec lui assez de monde pour qu’il fût prudent de demeurer dans un voisinage aussi rapproché de l’ennemi ; en conséquence, il fit mettre le feu à ses tentes et se dirigea vers les fugitifs. Kurreem-u-Deem son frère, envoyé à son secours par Jeswunt-Row, ne tarda pas à le rencontrer. Les reproches et les injures ne furent point épargnés entre Ameer-Khan et ses principaux officiers ; tous se trouvaient dans un état de dénûment absolu des choses les plus nécessaires. Il ne restait pas une seule tente à Ameer-Khan, et pour tout vêtement ceux qu’il portait. Plus jeune et aussi d’un caractère plus déterminé, Kurreem-u-Deem entreprit de faire rendre gorge à quelques uns des chefs qui s’étaient enfuis. Les premiers alléguaient son droit à se faire rembourser la valeur de ses bagages perdus ; comme ceux-ci s’y refusaient, il les attaqua vigoureusement à la tête de ses propres troupes et les contraignit d’en passer par ce qu’il voulait. Cependant Jeswunt-Row était fort mécontent de la