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La richesse et l’élégance de leurs costumes, les souvenirs des anciennes guerres, les noms encore vivants de Dupleix, Bussy, Lally ; l’ancienne importance des établissements français dans l’Inde ; tout cela ne pouvait manquer de leur valoir l’attention, la faveur publique. L’empire de Mysore devint un moment le sujet de toutes les conversations. Les ambassadeurs obtinrent une audience publique de Louis XVI, le 3 août 1788. On déploya à leur réception tout l’appareil de la cour ; ils reçurent l’accueil le plus distingué ; mais l’objet de leur mission ne put être atteint. La France sortait à peine d’une guerre ruineuse ; l’état intérieur du royaume commençait déjà à donner des inquiétudes. Le gouvernement ne put ni n’osa recommencer les hostilités, seulement une nouvelle et plus étroite alliance fut cimentée entre Tippoo-Saëb et la France. Les ambassadeurs étaient de retour à Seringapatam au mois de mai 1789 ; ne rapportant à Tippoo-Saëb aucune réponse satisfaisante sur l’objet de leur demande, ils en furent assez mal reçus. D’ailleurs, leur mission devait avoir pour eux un bien fatal résultat. La splendeur du royaume de France avait fortement frappé leur imagination ; ils parlaient volontiers de ses ports, de ses arsenaux, de ses manufactures, de sa nombreuse et puissante armée. Ils ne tarissaient point sur les descriptions des villes superbes qu’ils avaient parcourues, sur la magnificence de la cour, etc. ; choses grandes en elles-mêmes et encore agrandies par l’emphase du lan-