Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 4.djvu/469

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

d’un refus, donna 5,000 roupies. Jeswunt-Row en leva 40,000 autres sur quelques marchands, et se trouva dès lors en mesure de grossir sa troupe et de payer de nouvelles recrues. Le pillage de quelques villes et districts sur la Nerbudda appartenant à Scindiah vint encore grossir ses trésors, et par suite son armée. Au village de Kuraswud, il soutint une affaire assez sérieuse contre une brigade disciplinée à l’européenne, et commandée par un Français, le chevalier Dudernaie, alors au service de Casee-Row. Après un engagement de plusieurs heures, la victoire lui demeura ; huit étendards, quatre canons, des approvisionnements considerables, en furent les résultats. L’influence morale de sa cause s’accrut dans une proportion bien plus grande que ses moyens matériels. Les troupes de Casee-Row commençaient à se dégoûter d’agir pour un prince qui ne l’était que de nom. Le hardi caractère, l’esprit entreprenant de Jeswunt-Row, leur paraissaient plus propres à faire prospérer la famille qu’ils continuaient à servir, à la délivrer du joug de Scindiah. Le chevalier Dudernaie, avec son bataillon, et Nujeeb-Khan, à la tête de 800 chevaux, prirent le parti de se joindre à lui. Une année tout entière ne s’était pas écoulée depuis que Scindiah avait fui de Poonah, seul et sans ressources, et maintenant on le voyait à la tête d’une puissante armée. Dans toute l’étendue de la domination de famille de Holkar, tous s’empressaient de le reconnaître, de le saluer comme tuteur du jeune prince.