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nier ne lui demanda qu’une chose, la promesse d’un asile dans le cas où la fortune lui deviendrait de nouveau contraire. À peine instruit du lieu de la retraite de son rival, Scindiah somma Anund-Row de l’expulser, ou le menaça de tout son déplaisir. Jeswunt-Row, ne voulant pas exposer son hôte, se retira après avoir reçu quelques secours d’argent. Il se mit en campagne avec 7 cavaliers à lui et 7 autres appartenant à un serviteur qui s’est attaché à sa fortune ; puis peu après ajouta cependant à cette force 120 fantassins à demi-armés.

À la tête de cette petite troupe, il attaqua un parti de 150 hommes de l’armée de Casee-Row à Dehalpoor, qu’il surprit complètement à l’aide d’un mouvement rapide. Ce succès lui valut non seulement quelques bons chevaux, mais une assez forte somme qu’il sut se faire donner par les habitants de la ville. Dès lors il commença à vivre en partisan, seul moyen de conserver quelque pouvoir, de recouvrer peut-être une partie des possessions de sa famille, alors dans les mains de Dowlut-Row-Scindiah, Casee-Row n’étant qu’un instrument dans les mains de ce dernier. Malgré l’illégitimité de sa naissance, Jeswunt avait au plus haut degré l’orgueil de famille ; connaissant d’ailleurs les préjugés et les sentiments de ses concitoyens, il se serait gardé de les choquer. Il affectait donc de ne pas vouloir hasarder une usurpation directe sur l’autorité de la branche aînée ; mais, alléguant les infirmités physiques et morales