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Poonah, soit dans celui de profiter des dépouilles du fugitif, s’empara de sa personne et le fit emprisonner. Après six mois de prison, Jeswunt-Row s’échappa, fut repris, enfermé de nouveau, puis au bout de quelques mois parvint à s’échapper encore, et cette fois définitivement. Deux compagnons, deux simples soldats, partageaient seuls alors sa fortune ; l’un mahométan, l’autre indou, tous deux d’une intelligence et d’une adresse remarquables. Arrivé à Candeish, Jeswunt-Row se rendit dans un village voisin, chez son tuteur, dont il reçut en cadeau une belle cavale et 300 roupies. Prenant alors le chemin de Malwa, il se présenta d’abord devant le petit fort de Kookernada, puis à Dhar, ou il demeura deux ou trois mois. En ce lieu, quelques uns des anciens serviteurs de sa famille rejoignirent son étendard ; d’ailleurs tous, chefs et soldats, réduits à la plus extrême misère. Sur ces entrefaites, Anund-Row, le rajah chez lequel il se trouvait, fut attaqué par une bande d’Afghans. Il songeait à la retraite ; mais son hôte le conjure de ne pas s’effrayer, et se fait fort de le débarrasser de ses ennemis. Il écrit aux chefs de ces troupes : « Jeswunt-Row-Holkar est avec le Pesaz de Dhar ; il vous engage, comme tributaire et feudataire de sa famille, à vous retirer. » Les Afghans, s’étant assurés de la vérité du fait, et conservant un grand respect pour cette famille, se retirèrent. La gratitude de Anund fut proportionnée au service : il fit des offres à Jeswunt-Row ; mais ce der-