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la salle, il regagna de la même façon sa première place au pied du trône. Après avoir tenu l’ambassadeur et sa suite agenouillés un assez long espace de temps, le roi leur fit transmettre la permission de s’asseoir sur le tapis. Alors commença entre le roi et l’ambassadeur une conversation passant par l’intermédiaire de six personnes et de trois langues différentes. Le roi adressait au deuxième adigar la question qu’il voulait faire à l’ambassadeur. Après avoir adressé au ciel une courte prière pour la longue vie de Sa Majesté, celui-ci transmettait la parole royale à un autre adigar, qui la répétait à l’interprète ceylanais, lequel la redisait en portugais à une autre personne chargée de la traduire en anglais à l’ambassadeur. La réponse de l’ambassadeur suivait la même marche pour arriver à l’oreille du roi ; dans un cas, la parole était censée monter, dans une autre, descendre. Des fruits, des gâteaux, des rafraîchissements de toute sorte attendaient l’ambassadeur dans une salle voisine de celle du trône, et lui furent offerts après l’audience. La collation terminée, il fut reconduit à cette même place où avait eu lieu sa première halte, à un demi-mille du palais, où se trouvaient des palanquins préparés pour lui et sa suite. Il était alors cinq heures du matin ; il en était six lorsqu’il fut enfin de retour à la station qui lui avait été désignée.

Cette ambassade n’atteignit nullement le but désiré. Une des propositions faites par Macdowall éveilla surtout la jalousie et la défiance de la cour