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corps de troupes nombreux. D’un autre côté, les Ceylanais avaient souffert pendant trois siècles de la perfidie, de la cruauté et de l’avarice des Portugais et des Hollandais. Pouvaient-ils deviner que les Anglais fussent d’humeur et de race différentes ? Pendant toute cette marche, les Anglais souffrirent considérablement de la quantité de sangsues qui remplissaient les chemins et qu’aucune précaution ne pouvait éloigner. Dans leurs marches, les soldats étaient couverts de sang de la tête aux pieds. On comprit alors comment les Hollandais avaient représenté ces animaux comme l’ennemi le plus formidable qu’ils eussent rencontré à l’époque de leur conquête.

Cependant l’ambassadeur, ne voulant point s’assujettir à la lenteur de la marche des troupes, accrue par les difficultés de la route, résolut d’en laisser le plus grand nombre derrière. Le 31 mars sous l’escorte de deux simples compagnies de Cipayes et deux autres de Malais, il s’achemina de sa personne vers la capitale. Tout le pays par lequel on passa était bien cultivé, le paysage varié, souvent fort pittoresque, mais les routes dans le plus mauvais état. L’intensité de la chaleur, des pluies continuelles, accompagnées d’éclairs et de violents éclats de tonnerre, achevaient de rendre cette marche extrêmement pénible pour les troupes. Le 10 avril, l’ambassadeur s’arrêta à une lieue de la capitale, où sa résidence devait être fixée, pendant qu’on s’occupait de régler le cérémonial de sa