Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 4.djvu/444

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

présence et d’après l’usage du pays, nul ne devait être placé plus haut que lui-même, en ce moment le représentant du fils du soleil. Plusieurs drapeaux et banderoles étaient portés devant l’adigar, suivi et précédé lui-même par de nombreuses troupes de musiciens ; d’autres serviteurs faisaient claquer d’immenses fouets, de manière à produire une affreuse discordance. Les présents apportés par l’ambassadeur furent remis à l’adigar, suivant le désir qu’en témoigna celui-ci ; c’étaient un magnifique carrosse traîné par six chevaux ; une boîte à bétel, avec des ornements d’or massif, ayant long-temps appartenu à Tippoo sultan, de l’essence de roses, etc. Le jour suivant, la route devint étroite, creuse, dangereuse pour le passage de l’artillerie, en un mot à peu près impraticable. Le général Macdowal la fit réparer, mais l’adigar en témoigna hautement son mécontentement. Pendant toute la durée de la marche, aucune relation ne fut permise entre les les Anglais et les indigènes ; la terreur ou l’habitude fermait si bien la bouche à ceux-ci, qu’on ne pouvait en obtenir le moindre renseignement, une seule parole. À quelque distance, mais hors de la vue, un corps de troupes ceylanais assez considérable suivait tous les mouvements de l’ambassadeur. Dans toutes les villes, les habitants se montraient sous les armes. Au reste, la précaution n’a rien qui doive nous surprendre à l’égard d’une ambassade qui marchait elle-même accompagnée de plusieurs pièces d’artillerie et d’un