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au palais. Quatre de ces dernier s’étaient tour à tour de service auprès de Tippoo, leurs fonctions étaient celles des chambellans de nos cours européennes ; ils étaient reconnaissables à leurs sabres nus, qu’ils tenaient à la main. Les autres courtisans déposaient leurs armes dans les mains des gens de leur suite avant d’entrer dans le palais. Chacun des grands-officiers était escorté par quelques uns de ses serviteurs jusqu’à la porte du premier appartement. Arrivés là, l’un recevait le sabre de son maître, un second laissait tomber la queue de sa robe, un troisième s’emparait de ses babouches, qu’il déposait soigneusement dans un sac richement brodé. Les soirées étaient remplies par les danses, délices des Orientaux. Des fruits, des sorbets, des confitures, circulaient parmi les hôtes de Tippoo. Comme souverain d’une partie du Visapour, renommé par la beauté de ses bayadères, il pouvait se procurer les plus distinguées d’entre elles par leurs charmes ou leurs talents. Achetées dès l’âge de cinq ou six ans, ces jeunes filles étaient élevées avec le plus grand soin ; apprenaient le chant, la danse, la musique. Elles avaient en général les traits fins, délicats, de grands yeux noirs, de beaux sourcils, un teint d’un beau brun clair, nuance préférée par les Orientaux ; une simple gaze brodée d’or ou brochée très richement formait leur habillement. Des pierres précieuses les couvraient de la tête aux pieds ; elles portaient encore un autre