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blaient en face du principal temple de la ville. À une heure indiquée la porte s’ouvrait, et l’on voyait s’avancer le grand-prêtre ; il tenait à la main un bracelet d’or, composé de seize anneaux, orné chacun d’un emblème représentant les seize souverainetés, et présentait ce bracelet à l’empereur comme un gage d’obéissance et de fidélité des autres chefs. Le plus ancien de ceux-ci était ordinairement appelé à ce rang suprême ; et à la vérité l’indépendance des autres ne s’en trouvait que bien peu diminuée. Peu à peu cependant les empereurs trouvèrent le moyen de rendre leur pouvoir héréditaire, et la dignité impériale cessa d’être élective. Après avoir eu pour objet cette élection, l’assemblée annuelle ne fut plus qu’une prestation de foi et hommage, rappelant celle des grands vassaux de la couronne en France ou en Angleterre. Après quelques guerres avec les indigènes, où la supériorité leur demeura, les Portugais bâtirent une forteresse à Colombo ; ils imposèrent en outre à l’empereur un tribut annuel de pierres précieuses et de six éléphants.

Vers 1602, l’amiral hollandais Spilbergen, à la tête de quelques vaisseaux, débarqua dans la baie de Baticalo ; au moyen de présents venus d’Europe, il sut gagner les bonnes grâces de l’empereur. Peu d’années après, une forteresse hollandaise fut élevée à Coojas, et ce fut l’empereur qui s’empressa d’en faire venir de l’intérieur de l’île les matériaux de construction. Jaloux du bon accueil fait aux nou-