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personnes qui avaient le plus d’influence sur l’esprit du nabob ; il fit ses propositions au nabob le 9, et lui donna jusqu’au 12 pour se décider. À cette entrevue, ce dernier montra beaucoup de répugnance à ce qu’on lui demandait ; il ne saurait survivre, disait-il, à son acquiescement à cette demande, non seulement à cause de sa propre dégradation personnelle, mais de la haine qu’il encourrait parmi les musulmans pour avoir livré à des infidèles l’une des portes de la Mecque. C’était à Surate que s’embarquaient effectivement un grand nombre des pèlerins qui se rendaient au tombeau du Prophète ; de là, cette dénomination de porte de la Mecque qui lui avait été donnée. Malgré ce refus du nabob, on n’en procéda pas moins à l’exécution de la révolution projetée ; ses troupes furent éloignées de la côte, et des préparatifs faits pour que les soldats de la Compagnie pussent s’en emparer dès le lendemain matin. Les réflexions du prince, les remontrances de ses amis, ne tardèrent pas d’ailleurs à le convaincre de l’inutilité de toute résistance, de la triste nécessité de la soumission ; il envoya son acquiescement. Le traité fut signé entre lui et le gouverneur, tel qu’il avait été envoyé par lord Wellesley. En échange de la résignation complète de son pouvoir, le nabob devait recevoir, lui et ses héritiers, un lac de roupies par an, plus un cinquième de ce qui restait du revenu après l’acquittement de toutes les charges. Maîtres du gouvernement, les Anglais instituèrent aussitôt de nou-