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réforme dans le gouvernement de la ville, une augmentation des revenus payés aux Anglais. L’expédient recommandé au nabob était le licenciement de son armée, tout-à-fait indisciplinée, et l’assignement d’un fonds suffisant à l’entretien de trois bataillons anglais. Le nabob montra une grande répugnance pour ces mesures. Après une longue négociation, il consentit cependant à payer un lac de roupies annuellement, puis à quelques autres concessions montant à 30,000 roupies. Il mourut avant que le traité ne fût signé, ne laissant qu’un fils en bas âge qui lui survécut de peu de semaines ; son frère, devenu son héritier, prétendit au gouvernement. La puissance des Anglais était alors si bien établie de ce côté, que leur consentement semblait nécessaire à tout prétendant à devenir nabob.

Comme prix de ce consentement ils exigèrent l’établissement des cours de judicature et le paiement d’une certaine somme d’argent. Les négociations se prolongèrent jusqu’au mois d’avril 1800. La difficulté principale était la fixation du tribut. Ils menacèrent alors du rétablissement du naïb ou député ; d’ailleurs, le droit du prétendant paraissait trop évident pour être disputé, tandis que celui d’établir ce naïb le semblait moins, puisqu’on y avait déjà renoncé. Toutefois, les négociateurs anglais ne laissaient pas que d’employer cette menace, effrayante pour le futur nabob, en ce que le naïb ou député aurait été pour lui une sorte de surveil-