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une partie des provinces du Mysore. Demeuré fidèle en tout à la politique de Hyder, il donna tous ses soins à organiser un vaste système d’administration. Il rétablit une partie des manufactures du Canara, ruinées pendant la guerre ; il favorisait les arts, les découvertes nouvelles, l’agriculture, faisant tous ses efforts pour s’approprier de la civilisation moderne la partie qui se rapporte à la guerre. Sa vie, dont les moindres détails nous sont connus, grâce à un grand nombre d’officiers français accueillis à sa cour, était singulièrement laborieuse. À peine levé, et c’était de grand matin, il recevait les rapports de ses principaux officiers et leur donnait ses ordres. À neuf heures, il se rendait dans un appartement où se trouvaient plusieurs secrétaires ; il dictait alors un grand nombre de lettres. Suivant l’usage des princes de l’Asie, il se montrait ensuite à un des balcons du palais ; c’était le moment où l’on faisait défiler les éléphants devant lui. À peine avait-il paru qu’un officier s’écriait à haute voix : « Les éléphants rendent hommage au sultan. » Ceux-ci, rangés sur la place en demi-cercle, fléchissaient aussitôt trois fois le genou. En ce moment on amenait aussi quelquefois à Tippoo des tigres dressés pour la chasse et très apprivoisés ; ils étaient couverts d’un magnifique manteau à raies d’or, la tête couverte d’un bonnet de drap qui pouvait au besoin se rabattre sur leurs yeux, aux premiers signes d’emportement ou de colère. Accompagnés de leurs conducteurs, ils se promenaient journelle-