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donnait ce traité. Il disait : « Mais s’il arrivait dans l’avenir que la Compagnie prît possession de la contrée dont il est question dans son traité avec l’assistance de votre hautesse, nul doute qu’elle n’accomplisse strictement les conditions stipulées en faveur de votre hautesse et des Mahrattes. » Cette explication de lord Cornwallis ajoutait un nouveau sujet de craintes pour Tippoo à celles que lui inspirait déjà la mise à la disposition du nabob d’un corps auxiliaire européen. L’acte du parlement, qui proscrivait toute alliance par crainte de la guerre, allait donc en cette occasion directement contre son but. « Les libérales intentions du parlement, dit à ce sujet un des hommes qui ont joué un des rôles les plus actifs dans l’Inde[1], eurent pour résultat de pousser le gouverneur-général à un parti qui n’était pas irréprochable du côté de la bonne foi, qui de plus avait encore l’inconvénient de paraître plus hostile à Tippoo ; en définitive ce parti était même plus propre à produire une guerre que ne l’aurait été un traité d’alliance défensive avec le nizam hautement avoué et conclu tout exprès dans le but fort légitime de mettre des limites à son insatiable ambition. »

Depuis la conclusion de la paix, Tippoo avait résidé presque constamment dans sa capitale ; c’était Seringapatam, situé dans une île formée par la rivière de Cavery, qui en défend l’accès, et va baigner

  1. Sir John Malcolm.