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léguant qu’il n’avait pas donné son consentement à cette augmentation de troupe ; il prétexta de nouveau son impuissance à pourvoir à leur entretien. Les troupes n’en continuèrent pas moins d’avancer. Le résident reçut derechef du visir une note contenant de nouvelles objections à la mesure proposée, et alors en voie d’exécution. Le visir se plaignait des atteintes successives incessamment portées par les Anglais à son autorité héréditaire, que cette dernière mesure allait anéantir. « Si le commandement de l’armée, disait-il, m’est enlevé, je demande ce que devient mon autorité sur mes affaires domestiques, mes États héréditaires, mes propres sujets. » Prenant pour prétexte je ne sais quel manque de formalité, lord Wellesley évita de répondre ; la mesure ordonnée fut continuée. Le nabob, répugnant de plus en plus à licencier son armée, tantôt refusait d’autoriser les cantonnements des troupes, tantôt demandait que ces troupes ne fussent point réparties dans le pays en petits détachements ; surtout il éludait sans cesse de désigner les districts qui devaient fournir à leur entretien. Le résident prit, sur ce dernier point, le parti de les désigner lui-même ; et tel était alors l’abaissement du gouvernement du visir, qu’il fut ponctuellement obéi.

Cette répugnance du nabob, toute naturelle qu’elle fût, acheva d’exaspérer le gouverneur-général. Dans une nouvelle lettre au visir, négligeant toutes les argumentations dont il avait dai-