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dissensions intérieures, ne devaient pas en apporter davantage ; ils se hâtèrent cependant d’assembler une armée considérable. En dépit de la faiblesse numérique de la sienne, il dépendait du khan de s’emparer de Delhi, d’où il eût été menaçant pour la puissance anglaise. En raison de la sympathie religieuse ; et surtout du souvenir des cruautés jadis supportées par eux de la part des Anglais et du visir, les Rohillas n’auraient certainement pas manqué de se joindre au shah. Le gouverneur-général, alors sir John Shore, craignait donc avec quelque raison que l’approche du shah ne causât de grands désordres dans les États du visir ; d’ailleurs il demeurait indécis sur les mesures à prendre. Les Mahrattes, sous l’impression et la terreur que leur inspiraient ces nouveaux conquérants, proposèrent aux Anglais de réunir leurs forces respectives. Sir John se trouva livré par cette proposition à toute sorte d’hésitation. L’affaiblissement du gouvernement de Poonah avait été long-temps le but de sa politique. Ce pouvoir était alors menacé par Zemaum ; mais si celui-ci, après l’avoir renversé, se substituait à sa place, ne deviendrait-il pas plus redoutable encore ? D’un autre côté, si les Français de l’armée de Scindiah, au milieu des commotions politiques qui se préparaient, allaient acquérir pour leur propre compte la souveraineté des territoires en question, qu’en résulterait-il pour l’avenir ? Ce péril n’était-il pas le plus grave de tous ? Un événement imprévu