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quelques soldats anglais passent auprès de lui en se dirigeant vers la place. L’un d’eux, dont l’attention est attirée par le riche baudrier du sultan, veut s’en saisir ; à moitié évanoui, mais tenant encore son sabre, Tippoo l’en frappe avec ce qui lui reste de force, et le blesse au genou. À demi renversé, le soldat a pourtant la force de porter son mousquet à l’épaule ; il tire, atteint le sultan à la tempe droite, et celui-ci rend aussitôt le dernier soupir.

Les deux divisions des assaillants s’étant rencontrées, marchèrent aussitôt sur le palais, seul endroit encore en possession de l’ennemi. La mort de Tippoo n’était pas encore connue, aussi s’attendait-on à rencontrer dans ce lieu une grande résistance, soit de la part du sultan, soit de celle de ses amis. Le général donna quelque repos aux troupes épuisées par la chaleur et les fatigues de la journée, mais dirigea immédiatement un détachement vers le palais. Le major Allan, le major Dallas et un autre officier accompagnaient ces troupes. Chemin faisant, ils rencontrèrent trois cadavres, deux desquels, à en juger par leurs vêtements, avaient l’air de personnes de distinction. L’un de ces derniers donnant quelques signes de vie, le major Dallas le souleva ; il était grièvement blessé. À peine debout, il parut fort effrayé, et sembla se méprendre sur l’intention des officiers anglais. Le major Dallas le prenant par la main, le regarda en face, et s’écria : « C’est Seyed-Saheb ! — Oui, répondit-il tout étonné, c’est Seyed-Saheb lui-même. » Alors