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dispose en ce moment à exécuter une grande partie de chasse. Vous pourrez m’expédier le major Doveton (dont vous me parlez derechef), bien qu’il ne soit que faiblement attendu. — Continuez toujours de m’écrire amicalement et de me donner de vos nouvelles. » Tippoo ne voulut recevoir qu’un ambassadeur sans suite. D’ailleurs la chasse d’un prince asiatique entraîne la marche de sa cour, de son armée et de ses principaux officiers. Au milieu des nombreux embarras d’un semblable déplacement, il devait lui être facile de trouver une foule de prétextes pour d’innombrables délais. En supposant donc que l’ambassadeur anglais eût atteint la cour de Mysore, le changement continuel de résidence de celle-ci rendait la réception et le retour des courriers extrêmement incertaine. Tout paraissait ainsi calculé de la part de Tippoo pour faire traîner les choses sa longueur, et éluder les demandes de satisfaction du gouvernement anglais. D’un autre côté, en ce moment même, le général Du Buc, un des officiers de l’Île-de-France passés au service de Tippoo, s’embarquait de nouveau à Trinquebar, au commencement de février ; il se rendait à Paris en qualité de chargé d’affaires du sultan, et accompagné de deux grands dignitaires mysoréens. Le but de cette mission était de solliciter du gouvernement français 10 à 15,000 hommes de troupes de ligne, que Tippoo s’engageait à défrayer ; de demander en outre l’envoi dune force navale imposante dans l’Inde. Ces nouvelles achevèrent de dé-