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ce dernier achevaient de lui en faire une loi. La proposition d’envoyer un ambassadeur fut renouvelée le 9 janvier 1799 ; le sultan continua à garder le silence. Ce fut alors que le gouverneur-général se décida à agir immédiatement.

L’armée rassemblée à Velora dut se tenir prête à entrer en campagne. Les Anglais en attendaient le moment avec impatience ; le succès de cette guerre commençait à leur paraître le seul moyen d’obtenir une paix durable. Instruit de ces préparatifs, Tippoo consentit enfin à recevoir un ambassadeur ; mais, fidèle à son ancienne politique, il voulait se ménager la facilité de prolonger la négociation autant que cela lui conviendrait. Il écrivit au gouverneur-général : « J’ai eu le plaisir de recevoir les deux lettres de Votre Seigneurie : la première a été apportée par un conducteur de chameaux, la seconde par un hircannah : je l’ai très bien comprise. La lettre du prince en station auprès de Jumshaïd, avec les anges pour gardes, et des troupes aussi nombreuses que les étoiles ; le soleil qui éclaire le monde, le ciel d’empire et de domination, le flambeau qui donne la splendeur à l’univers, le firmament de puissance et de gloire, le sultan de la terre et de la mer, le roi du monde (c’est-à-dire le grand sultan), que son pouvoir et son empire soient éternels, m’avaient déjà appris les nouvelles qui vous étaient parvenues par la voie d’Angleterre et que vous m’avez transmises. En conséquence de mes habitudes ordinaires, je me