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de notre empire dans l’Inde ne tient plus qu’à un fil aussi léger que possible. » Le commandant en chef terminait son rapport par ces mots : « qu’une guerre, même défensive, serait ruineuse dans l’Inde pour les Anglais, mais qu’il n’y avait aucun moyen de songer à une guerre offensive quelconque. » Ainsi, contraint d’abandonner le projet d’attaquer immédiatement Tippoo, lord Wellesley renouvela ses instructions pour que l’armée fût du moins assemblée dans le plus bref délai possible. La présidence et le conseil de Madras firent quelques remontrances, opposèrent quelques délais. La volonté énergique du gouverneur-général finit par en triompher.

Lord Wellesley employa d’ailleurs le temps et les délais à diverses négociations. Il s’occupa d’abord d’obtenir du nizam le licenciement du corps français à son service. Cette force militaire, à la disposition des Français dans le Deccan, était le plus grand obstacle à la réunion, et la coopération des puissances alliées. Le gouverneur-général donna des instructions au capitaine Kirkpatrick, alors résident à Hyderabad, pour ouvrir à ce sujet une négociation avec le nizam. Au reste, le nizam ne tenait à conserver le corps français que dans le seul but de s’en servir contre les Mahrattes ; c’est de ce côté qu’il voyait toujours le danger. Alors menacé tout à la fois par les Mahrattes, par le sultan et par les Anglais, il ne fut pas difficile de lui persuader que c’était diminuer d’un tiers son danger que de