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Aboukir. Toutefois, ce dernier avantage ne devait point suffire à rassurer entièrement les Anglais. Les dispositions manifestes d’hostilité de Tippoo ne pouvaient manquer de les inquiéter, et d’autant plus que les deux lettres précédemment citées étaient tombées entre leurs mains. Mais le comte de Mornington était un homme que les circonstances les plus difficiles ne pouvaient ni troubler ni intimider ; il déploya, dès son arrivée, un caractère d’énergie parfaitement en rapport avec ces difficiles circonstances. Il se décida à s’occuper d’abord du licenciement du corps français au service du nizam.

Le 8 juin 1798, trois semaines environ après son arrivée, une publication du gouverneur de l’Île-de-France fut rendue publique à Calcutta. D’après cette proclamation deux ambassadeurs de Tippoo étaient arrivés dans l’île avec des lettres du sultan, et des dépêches pour le gouvernement français ; ils venaient proposer une alliance offensive et défensive à la France, et demander un supplément de troupes dans le but d’une guerre avec l’Angleterre, guerre dont le sultan annonçait le prochain commencement. La proclamation invitait les habitants de la colonie à offrir leurs services à des conditions convenables aux envoyés de Tippoo. Dans le premier moment, le gouverneur-général crut cette pièce supposée. En effet, si ce plan eût réellement existé, il semble que l’intérêt des Français et de Tippoo eût été de le tenir caché jusqu’à son exécution. Cependant lord Wellesley en dépêcha