Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 4.djvu/332

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

à Louis XIV par Leibnitz, devint l’objet des méditations du jeune général de l’armée d’Italie. Peut-être nourrissait-il depuis long-temps ce projet. Une de ses lettres, datée d’Italie, contenait ces paroles : « Je vois d’ici la côte d’où s’embarqua Alexandre pour la conquête de l’Égypte. » Quoi qu’il en soit, embarqué à Toulon, sur une escadre composée de 194 voiles, portant 20,000 hommes de débarquement, il se trouva le 9 juin à la vue de l’île de Malte. Un convoi parti de Civita-Vecchia, et qui devait se réunir à l’escadre de Toulon, attendait la flotte depuis trois jours. Le 9 au soir, Bonaparte envoya demander au grand-maître la permission de faire de l’eau dans les différents mouillages de l’île ; permission qui fut refusée, et l’amiral Brueix, qui commandait l’escadre ; s’occupa tout aussitôt des préparatifs d’une descente. Le 22 au matin les troupes françaises débarquèrent, et, le soir de la même journée, investirent de toutes parts la ville de Malte. Les assiégés firent un feu assez vif pendant la soirée, et tentèrent une sortie aussitôt repoussée. Le lendemain, le grand-maître fit demander une suspension d’armes, et, le même jour, signa une capitulation à la suite de laquelle les Français entrèrent dans la place. Bonaparte continua sa route vers l’Égypte ; il découvrit la côte le 30 juin, et le lendemain, la flotte française entra dans la rade d’Alexandrie abandonnée par l’escadre anglaise trois jours auparavant. Le débarquement eut lieu dans la nuit même, et au point du jour Bona-