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serait accrue. À diverses reprises Nana-Furnaveze sollicita lui-même du gouvernement anglais, d’abord son appui ; puis un corps de troupes auxiliaires ; Dowlut-Row manifesta fréquemment le même désir. Le système de la neutralité, à cette époque fortement recommandé par la cour des directeurs et le ministère, empêcha le gouverneur-général d’intervenir dans les affaires intérieures de Poonah. Adhérant d’ailleurs lui-même et par conviction à ce système, sir John fit tous ses efforts pour le suivre pendant la durée de son administration. Les six ans de paix qui venaient de s’écouler n’avaient donc pas servi à étendre l’influence britannique. Loin de là, le nizam était découragé de l’alliance anglaise, et le chef principal des Mahrattes devenu leur ennemi.

Les desseins de Tippoo mûrissaient alors pour l’exécution ; le parti français dominait à la cour du nizam et à celle de Scindiah, et celle de Poonah se trouvait à la merci de ce dernier. Le gouvernement de Berar manifestait plus vivement que tous les autres son hostilité aux Anglais. L’agitation régnait dans les États du visir, qui ne pouvait se maintenir sur le trône sans l’assistance des Anglais. Dans le Carnatique, Omdut-al-Omrah se montrait irrité des tentatives faites pour l’amener à consentir à une modification de son traité avec lord Cornwallis ; il continuait à livrer son pays aux usuriers, à dévorer par anticipation ses revenus, tant il craignait de s’en voir enlever l’administration.