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seulement d’une femme ayant un emploi subalterne dans le zenanah. Toutefois, comme il avait été reconnu par Azoph-ul-Dowla, la difficulté n’était nullement là, mais bien dans certains propos d’un des eunuques du dernier visir. La mère de Mirza-Ali, suivant l’eunuque, n’était point enfermée dans le zenanah, en sortait tous les jours comme toutes les femmes qui n’y remplissent que des fonctions subalternes ; elle avait un mari, dont elle habitait la maison, dont elle partageait le lit ; or, c’est de celui-ci qu’était né Mirza-Ali. Le nabob s’était borné à l’acheter de la mère au prix de 500 roupies, au moment de sa naissance. L’eunuque ne bornait pas là ses confidences ; il affirmait que le nabob, étant incapable d’avoir des enfants, se plaisait à en acheter des femmes grosses, pour les présenter ensuite comme siens ; à l’entendre, c’était même là l’origine véritable de tous les enfants regardés en ce moment comme ceux d’Azoph-ul-Dowla.

Ce récit fit une grande impression sur l’esprit de sir John Shore. Il se repentit d’avoir été trop vite en reconnaissant tout d’abord la légitimité du visir Ali. Il exprima tous ses doutes à cet égard dans une lettre à la cour des directeurs. D’un autre côté, en même temps qu’il ne recevait sur le compte du visir que les renseignements les plus défavorables, l’opinion de son illégitimité devenait générale, universelle. Il craignait que les habitants de Oude ou les États étrangers ne fissent rejaillir sur la Compagnie le tort de cette nomination, puisqu’elle