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nant la défense du territoire, les relations avec les États étrangers, appartenait aux Anglais ; l’autre, concernant l’administration intérieure, au prince ou ses agents ; celle-ci si mal conduite, qu’il devint facile de prévoir la prochaine impossibilité pour lui de faire face à ses engagements. Les arrérages ne tardèrent pas effectivement à s’accumuler. Le premier ministre du nabob, dans les mains duquel il n’était qu’un instrument, qui lui-même n’était rien autre dans celle des Anglais, Hyder-Bey-Khan, mourut en 1792. Il eut pour successeur Hussein-Beza-Khan, nomination faite par le nabob et approuvée par le gouverneur-général qui ne tarda pas cependant à se montrer plus incapable encore qu’aucun de ses prédécesseurs, de subvenir à tous les besoins de l’État. L’entretien de la maison du nabob, les exactions supportées par le peuple, les subsides aux Anglais, étaient autant de dépenses creusant sans cesse l’abîme déjà si profond du déficit. Lord Cornwallis n’épargnait pas sur ce point de nombreuses représentations au nabob : « Le monde entier, lui écrivait-il un jour, s’accorde à donner des louanges à la dignité et à la splendeur de la cour de votre illustre père ; mais cette splendeur n’était pas le résultat de frivoles dissipations, de prodigalités coûteuses. Il savait que le meilleur ornement de la souveraineté est la justice, que la véritable magnificence d’une cour dérive de la sagesse et de l’équité. » Le nabob n’écouta guère ces belles paroles. Les mêmes représentations n’eurent pas da-