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fête. » Cette fête se termina par la plantation d’un arbre de la Liberté, surmonté du bonnet de l’Égalité. Ripaud et quelques uns de ses compagnons prononcèrent des discours analogues à ceux qui se récitaient en France en semblables circonstances ; les membres du club furent ensuite appelés les uns après les autres devant Ripaud, qui leur dit : « Citoyens, vous jurez haine aux rois, excepté à Tippoo sultan, le victorieux, l’allié de la république française ; guerre aux tyrans, et amour pour la patrie et pour celle du citoyen Tippoo. » — Tous répondirent à l’unanimité : « Oui, nous jurons de vivres libres ou de mourir. » Au milieu des salves de canon et de mousqueterie, les drapeaux furent remis à ceux qui devaient les porter. On se réunit sur la place d’armes, où l’on chanta autour de l’arbre et du drapeau : « Amour sacré de la patrie. » La journée se passa en joie, et fut terminée par un grand bal, car il se trouvait alors assez d’Européens à Seringapatam pour en composer un fort nombreux. Au titre d’ambassadeur de la république, que prenait déjà Ripaud, il ajouta, sur la requête de ses compatriotes, celui de législateur. Il fit un code de lois calquées sur les lois révolutionnaires, comme les cérémonies l’avaient été sur celles de la république. Dans ce code, la peine de mort était prononcée contre ceux qui chercheraient à rétablir la royauté, contre ceux qui montreraient de la faiblesse devant l’ennemi, contre ceux qui, par leurs propos, chercheraient à