Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 4.djvu/298

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

De Boigne soumit plusieurs des plus nombreuses et des plus guerrières tribus des Rajpoots ; il défit l’armée de Tukajee-Holkar, où se trouvaient pourtant quatre bataillons disciplinés et commandés par un Français ; et l’ensemble de ces événements acheva de rendre Scindiah le plus puissant de ses contemporains. C’est que de Boigne avait les qualités, peut-être quelques uns des défauts nécessaires au rôle que lui réservait la destinée. Doué d’un génie naturel, d’une constitution vigoureuse, d’une étonnante aptitude au travail, il possédait encore le grand art de faire servir à ses desseins tous hommes et toutes choses. Après avoir réalisé une grande fortune, il passa en Europe, dota son pays natal, Chambéry, de magnifiques établissements publics ; et dans un pays où les titres ont de l’importance, il reçut du roi de Sardaigne celui de comte. Les orages de la révolution française lui donnèrent à Londres pour épouse, une jeune, belle et noble Française, Ce nom de de Boigne, si célèbre dans les guerres de l’Inde, le devint ainsi tout autant dans le monde élégant et politique de Paris.

Un autre officier français, alors au service de Scindiah, acquit plus tard une grande importance : c’était le général Perron. Arrivé dans l’Inde comme un bas-officier de vaisseau, avec Suffren, ou au temps de Suffren, Perron déserta l’escadre et s’enfonça dans les provinces de l’intérieur, où il entra d’abord au service de la ranna de Gohut. Après la ruine du pouvoir de celle-ci, il devint l’officier comptable d’un