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faire valoir, et fut nommé lieutenant. En cette qualité, détaché dans un petit poste russe sur les frontières de la Turquie, il eut la bonne fortune de commander une escorte qui accompagna lord Percy dans un voyage en Grèce. Ce dernier, s’étant intéressé au jeune officier, lui donna deux lettres de recommandation : l’une pour M. Hastings, alors gouverneur du Bengale ; l’autre pour lord Macartney, gouverneur de Madras. Muni de ces deux lettres, de Boigne se décida à faire un voyage dans l’Inde, avec le projet de revenir en Russie par Cachemire, la Tartarie, et les bords de la mer Caspienne. Arrivé à Madras vers l’année 1780, il s’engagea d’abord comme enseigne au service du nabob d’Arcot ; puis se rendit, peu après à Calcutta, où la lettre d’introduction de lord Percy lui procura un favorable accueil de Hastings. Sans découvrir à celui-ci ses relations avec la Russie, il se contenta d’exposer son plan de voyage, seul projet qu’il eût probablement alors en vue. Hastings, pour en faciliter l’exécution, le recommanda au nabob de Oude et au résident britannique à Lucknow, recommandation qui valut à de Boigne une traite du nabob de 6,000 roupies sur Cachemire. Au lieu d’employer cet argent à poursuivre son voyage, il acheta des chevaux et des armes, et entra au service du rajah de Jeypoor. Apprenant cette démarche, Hastings lui ordonna avec menace de revenir à Calcutta ; de Boigne jugea prudent d’obéir, revit Hastings, trouva le moyen de se disculper