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cédé, tout dégradant qu’il puisse être ; n’est épargné aux princesses, afin de leur enlever tous les ornements de quelque valeur qu’elles se trouvaient posséder encore ; et comme Scindiah approchait il prit la fuite. Celui-ci devint ainsi le maître du grand mogol ; légitime souverain de l’Indostan et du Deccan ; il lui donna le fort de Delhi pour résidence ; en lui laissant une autorité nominale sur cette capitale, et un petit territoire à l’entour. L’empereur fut alors réduit à un tel état de pauvreté ; que les choses les plus nécessaires à la vie lui furent souvent refusées ainsi qu’à sa famille. Un killedar ou gouverneur était placé dans le fort, chargé de le garder comme on ferait d’un prisonnier. Pour premier usage de son pouvoir sur l’empereur, Scindiah le contraignit à remettre en avant sa prétention à la somme annuellement due par les Anglais pour le Bengale. D’ailleurs, l’empereur était vengé de temps à autre de ses oppresseurs, par ses oppresseurs eux-mêmes. Scindiah ayant ainsi réglé ce qui le concernait, se hâta, par exemple, d’aller mettre le siège devant Agra, où Ghalam-Khadur s’était réfugié. Ce dernier vit bientôt que toute résistance serait inutile ; profitant de l’obscurité de la nuit, il cacha dans le sable une partie du trésor précieux enlevé à l’empereur et à la famille impériale ; puis, suivi d’un petit nombre de fidèles serviteurs s’enfuit du côté de la Perse. Au début, cette fuite réussit, il conserva de l’avance sur ceux qui le poursuivaient ; mais, étant tombé de cheval le