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de son père, fut accueilli par Shah-Alaum. Gagnant de plus en plus la faveur de celui-ci, il fut peu après créé ameer-ul-omrah, et jouissait à cette époque de tout le pouvoir à Delhi. Il se nommait Ghalam-Khadur : son caractère était hautain, féroce. L’empereur avait un désir secret d’être délivré de son joug, aussi se refusa-t-il, à ce qu’il paraît, à résister à ces nouveaux oppresseurs. Sans argent, disait-il toute résistance était inutile à tenter. Ghalam-Khadur n’entreprit pas moins de créer des ressources. « La présence du monarque, dit-il, est la moitié de la victoire. » Il contraignit, en conséquence, l’empereur à paraître à la tête de l’armée sur le champ de bataille. L’empereur y consentit ; il donna même à Ghalam-Khadur l’ordre officiel de faire les préparatifs nécessaires pour la guerre. Le jour suivant, une lettre de l’empereur à Scindiah fut interceptée ; on y vit que l’empereur engageait celui-ci à faire le plus de diligence possible afin de surprendre l’ameer-ul-omrah. « Ghalam-Khadur, disait-il, me force à agir contradictoirement à ma volonté, croyez-le, en m’obligeant à m’opposer à vous. » À la lecture de cette lettre, celui qu’elle concernait fut enflammé de rage. Il fait attaquer le fort dans lequel Shah-Alaum résidait et l’emporte en peu de jours. Il s’élance alors vers l’appartement du monarque, se livre à son égard à toute sorte de mauvais traitements, puis lui fait arracher les yeux. Ce n’est pas tout : la famille impériale est dépouillée de ce qui lui reste, aucun mauvais pro-