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famille Holkar ; en revanche, les chefs de tribus rajpootes, qui avaient usurpé une sorte de droits à une portion des revenus, furent contraints d’y renoncer. Cette classe, d’ordinaire si turbulente, pour la première fois se trouva contrainte de demeurer en repos.

Le seul plaisir d’Ahalya-Bae, c’était de voir s’enrichir les banquiers, marchands, fermiers, etc. ; en opposition avec ce qui se passait dans les autres États, cette augmentation de fortune leur attirait en quelque sorte une protection plus efficace. Elle fit des arrangements fort avantageux avec les Goud, qui pillaient ordinairement les environs de la Nerbudda, et les Bheels, qui habitent les parties montagneuses de ses États. Elle supprima le tribut levé par ces derniers sur les propriétés de ses sujets. Mais comme les transactions et la tolérance étaient dans son caractère, elle leur conserva un droit sur toutes les marchandises qui passaient dans leur pays. La correspondance d’Ahalya-Bae s’étendait dans l’Inde entière, jusque dans ses parties les plus éloignées, se faisant d’ordinaire par les brahmes, instruments habituels de sa pieuse munificence. À sa première visite aux trésors de Mulhar-Row, dont elle venait d’hériter, à peine se donna-t-elle le temps d’y jeter un coup d’œil, que prenant dans le creux de sa main un peu d’eau mêlée à des feuilles de l’arbre toolsia, elle les répandit sur cet amas d’or, d’argent et de pierreries, pendant qu’un brahme prononçait certaines