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qui le nommait le peschwah vice-régent de l’empire, puis au peschwah une autre commission qui le constituait son député, pour le suppléer dans cet emploi. Madajee-Scindiah devint alors le souverain réel de l’Indostan depuis la Suttlege jusqu’à Agra ; tous les princes rajpoots lui étaient soumis ; son armée consistait en 16 bataillons d’infanterie régulière, 500 pièces de canon, 10,000 chevaux. Les deux tiers de la Malwa et quelques unes des plus belles provinces du Deccan reconnaissaient son autorité. Le peschwah alors régnant étant mort, Scindiah s’empressa d’aller rendre hommage au jeune homme héritier de cet office, réduit à un vain nom, dépourvu de toute réalité. Dès la porte de la ville, Scindiah se hâta néanmoins de descendre de son éléphant. Arrivé à la salle d’audience, il s’alla placer au-dessous de tous les nobles héréditaires qui garnissaient la salle, et bien loin d’eux. Le peschwah ayant fait son entrée dans la salle, fit inviter Madajee-Scindiah à s’asseoir ; il s’y refusa, s’empressant de répondre qu’il n’était pas fait pour un tel honneur. Alors, défaisant un paquet qu’il portait sous son bras, il en tira une paire de pantoufles et les plaça devant le peschwah en disant : « Voilà mon emploi, qui était aussi celui de mon père. » Et parlant ainsi, il prit les souliers du peschwah, les enveloppa soigneusement et continua de les tenir sous son bras. Ce ne fut qu’après de nouvelles prières du peschwah, de nouveaux refus de sa part, qu’il consentit enfin à s’asseoir quelques