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posa d’abord par des marchés particuliers comme des faveurs spéciales ; mais en 1785 il en fut disposé aux enchères publiques. Les cultivateurs étaient forcés de fournir cet article de consommation à un taux très bas, parce que tel était l’intérêt du gouvernement. Lord Cornwallis changea peu de chose à ce règlement ; il se borna à en modifier quelques dispositions dans l’intérêt des cultivateurs.

Après ces grandes réformes, le premier soin du gouverneur-général fut de s’occuper d’un nouvel établissement judiciaire. Dans une lettre du 12 avril 1786, à propos d’un plan pour l’administration de la justice civile entre les natifs, les directeurs se disaient pénétrés de la nécessité de subordonner leurs idées et leurs propres intérêts aux usages et aux coutumes des peuples de l’Inde ; ils voulaient se garder de l’application d’abstraites théories tirées d’autres contrées, applicables à un autre état de choses. De son côté, lord Cornwallis considérait la réorganisation du système judiciaire ; comme le meilleur moyen d’affermir le gouvernement de la Compagnie. Après avoir brièvement indiqué aux directeurs les réformes qu’il se proposait de faire, il terminait par ces belles paroles : « Nous devons être assurés que le bonheur du peuple est la plus ferme base sur laquelle nous puissions bâtir notre sécurité politique. » Nulle part, à la vérité, de promptes réformes ne semblaient nécessaires. Nous avons dit comment chaque zemindar exerçait une