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Quand je me présentai devant vous, c’était avec tous les chagrins, toutes les inquiétudes d’un autre procès[1], déjà soutenu par moi dans un autre endroit. Celui-là avait commencé dès mon arrivée dans cette capitale, dès mon retour en Angleterre, après treize années de service. Dès ce jour fut annoncée la résolution de la chambre des Communes de me poursuivre sur l’ensemble de ma conduite. Il y a donc maintenant six ans que je suis accusé. Me voilà, à moins que ma mémoire ne me trompe, bien près de ma soixantième année. Dépenserai-je le reste de ma vie à venir m’asseoir ici en butte à toutes les accusations de mes adversaires, à leurs invectives les plus violentes, à des tortures de tout genre ? Mylords, j’en appelle à vos sentiments intimes, à vos sentiments d’hommes : n’ai-je pas supporté plus que beaucoup d’entre Vos Seigneuries n’auraient pu le faire ? ne l’ai-je pas fait avec une patience que le sentiment de ma propre innocence pouvait seul me donner ?

« La chambre des Communes ayant maintenant déclaré que dans le but d’une prompte justice (je crois que c’est ainsi qu’ils ont dit), elle ordonnait à ses commissaires de clore leurs poursuites à l’article qui vient d’être communiqué à Vos Seigneuries, et d’abandonner le reste ; j’entrevois une espérance que jusqu’à présent je n’avais jamais osé concevoir, mais qu’il n’appartient qu’à Vos Seigneuries

  1. À la chambre des Communes.