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fluence ministérielle sur l’esprit des directeurs. C’était un fait qu’il n’était pas fâché au fond de voir constater ; seulement il tâchait de l’amoindrir à tous les yeux pour le faire accepter plus facilement. D’ailleurs le ministère avait en ce moment une majorité ferme, assurée, systématique, et le bill passa sans autre difficulté.

La chambre des Communes, ainsi que nous l’avons dit, avait déclaré le procès de Hastings toujours pendant ; il fut donc continué à la chambre des Pairs. Le commissaire des communes Saint-John prit la parole sur le quatrième chef d’accusation, celui où Warren Hastings était accusé d’avoir voulu se créer une influence corruptrice, de s’être fait des créatures au moyen d’argent distribué, etc. ; cette assertion n’atteignait pas seulement Hastings, mais touchait à l’indépendance même de la chambre des Communes, où l’argent de l’Inde exerçait, disait-on, une grande influence. Saint-John disait : « Tous les moyens de répression prévus par la constitution deviennent faibles et insuffisants, si les chefs des peuples, par l’envie de se créer de l’influence, s’avisent d’ériger en système la prodigalité et la corruption. La sécurité de l’État a pour fondement la morale publique et l’amour de la liberté. » Le commissaire des Communes ayant achevé de développer cette charge, Warren Hastings, d’une voix calme, avec un maintien modeste, mais assuré, prononça les paroles suivantes :