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arrivé ? c’est que l’introduction du système actuel dans le gouvernement de l’Inde, dont la continuation est maintenant proposée à la chambre, a réservé au ministère, a créé en sa faveur, une nouvelle part d’influence, un patronage plus étendu que jamais sur le choix des directeurs. Or n’était-ce pas là le plus dangereux patronage qu’il y eût à redouter dans les mains de la couronne, par cela même qu’elle l’exerçait sans responsabilité ? » Fox ne craignait pas d’adresser cette question à tout homme dans son bon sens : « Si la mesure proposée est convertie en bill, en quelles mains passera le patronage de l’Inde ? La Compagnie et les directeurs seront-ils autre chose que de simples jouets, de vrais jouets d’enfants dans les mains de ce ministère, qui a nommé gouverneur-général lord Cornwallis, qui plus récemment a nommé aux mêmes fonctions sir John Shore ? L’effet immédiat de la mesure, c’était donc de donner au ministère tout pouvoir en le déchargeant de toute responsabilité. » Dans sa réponse Pitt se plaignait du long délai apporté par son honorable adversaire à produire les objections qui venaient d’être faites. Il s’efforçait de montrer que la nomination d’un petit nombre d’écrivains, d’employés, de grands divers, ne pouvait accroître beaucoup l’influence ministérielle, même dans la supposition que les ministres eussent tout pouvoir sur l’esprit des directeurs, ainsi qu’on venait de l’affirmer. Au reste, Pitt ne niait pas, ne voulait pas nier précisément cette in-