Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 4.djvu/233

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

dre intérieur qu’il réalisa, nous ne verrons que trop tôt combien leurs résultats furent désastreux, déplorables, absolument contraires à ceux qu’il en attendait. Si la faveur publique, la considération personnelle, n’en furent pas moins fidèles à lord Cornwallis, il le dut donc uniquement à ce sentiment d’honneur national et de dignité personnelle dont il se montrait sans cesse animé, à cette absence des sentiments égoïstes et intéressés qui le caractérisait. Mais de ce côté, il faut le dire, parmi ceux à qui furent confiés les grands intérêts des nations, nul ne mérite mieux l’estime et la sympathie de l’histoire ; ce fut un honnête homme d’État, dans toute l’acception du mot. Sur ce théâtre grandiose et agité de l’Inde, on aime à voir cette figure tout empreinte de calme, de noblesse et d’une sorte de majesté paisible.

Le privilège de la Compagnie ne devait pas tarder à arriver au terme qui lui avait été accordé, et l’attention de la nation, récemment éveillée par tous les grands événements qui venaient de se passer dans l’Inde, se tournait tout naturellement de ce côté. Les principales places de commerce de l’Angleterre, Liverpool, Glascow, Manchester, Norwich, Exeter, adressaient de nombreuses pétitions à la législature ; elles demandaient la liberté du commerce de l’Orient. Le 25 février, M. Dundas exposa au parlement le tableau de la situation financière de la Compagnie. En ce moment, les recettes surpassaient de beaucoup les dépenses, ce fut un grand