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dans le dernier siècle, l’Espagne s’est trouvée en guerre avec la France et le Portugal, la possession de ce dernier pays n’aurait-elle pas beaucoup aidé à la garantie d’une attaque sur les frontières du côté de la France ? En subjuguant le pays au-dessous des Ghauts, depuis Palacatcherry jusqu’à Coïmbatore, nous n’avons rien à craindre. La mer est derrière nous, nous gagnons une frontière beaucoup plus forte que celle que nous avons et qui nous rend capable de défendre le pays avec notre établissement militaire actuel. Le produit de cet établissement avec les dépenses civiles serait à peu près égal au revenu total de la contrée, mais qu’on nous permette d’avancer jusqu’à la Kistara, dès lors nous triplerons notre revenu sans être obligés d’ajouter beaucoup à nos forces militaires, notre frontière se trouvera plus forte et moins étendue qu’elle n’est aujourd’hui. Je ne prétends pas qu’il soit à propos de nous étendre jusque là dès à présent, c’est même pour le moment au-delà de notre pouvoir ; je veux dire seulement que nous devons dès aujourd’hui ne pas perdre de vue ce projet, bien que son accomplissement dût peut-être exiger une longue suite d’années. Il n’y a aucune nécessité de précipitation ; les dissensions et les révolutions des gouvernements indigènes nous indiqueront le moment où il sera convenable pour nous d’y devenir acteurs. Cela ne peut jamais être tant que Tippoo existera, tant que son pouvoir demeurera sans égal. Nous serons tellement en