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désir le plus cher en tant qu’homme d’État était d’établir. Quand il se crut au moment d’être, à la lettre, obligé de prendre Seringapatam, on l’entendait souvent s’écrier en joignant les mains : « Bon Dieu, bon Dieu ! que ferai-je de cette place ? »

À côté de lui, perdu dans la foule, le capitaine Thomas Munro, dont nous avons déjà cité quelques paroles, lui aurait dit : « Prenez cette place comme la meilleure barrière que vous puissiez avoir pour vos propres territoires ; en possession de cette place, avec la Cavery pour frontière, frontière entourée d’une rangée de hautes montagnes qui la rendent infranchissable à une armée, depuis Arakeery jusqu’à Caveryporam, soyez persuadé qu’aucune puissance de l’Inde ne s’avisera de vous attaquer. » Le capitaine Thomas Munro ajoutait tristement : « Mais toute chose maintenant est tournée à la modération et à la conciliation. À ce compte nous serons sans doute quakers avant une vingtaine d’années. Quant à moi je suis de la bonne vieille doctrine. Je pense que le meilleur moyen de faire que les princes goûtent la paix, c’est de leur rendre dangereux de la troubler, je n’en excepte pas Tippoo. Cela ne peut être fait que par une bonne armée. Nous l’avons, mais à la vérité sans argent pour la payer ; nous ne devons donc pas négliger de prendre avantage de nos services. Dans ce but, il fallait, après nous être emparés de Seringapatam, le conserver ainsi que tout le pays à l’est et à l’ouest de la Cavery. En agissant de la sorte, nous