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dans le conseil. Il s’agissait de savoir si l’on ne ferait pas connaître en même temps l’intention où était le gouvernement de rendre plus tard cet établissement perpétuel dans le cas où il serait approuvé en Angleterre. Lord Cornwallis était de cet avis. M. Shore, depuis lord Teignmouth, tout partisan qu’il fût du système proposé, fit des objections. Selon lui, le défaut presque absolu de connaissances positives sur la situation respective des zemindars et des ryots devait empêcher le gouvernement de fixer quelque chose de définitif à leur égard. Il cita de nombreux abus dans les choses telles qu’elles existaient ; il lui semblait raisonnable de laisser une porte ouverte aux réformes de ceux de ces abus que dix années pourraient révéler. Il assura d’ailleurs qu’un avenir de dix années agirait aussi fortement sur l’esprit des zemindars que pourrait le faire la perpétuité. Mais lord Cornwallis était avant tout frappé de l’avantage de créer immédiatement un corps de grands propriétaires. En conséquence, il fit connaître au conseil qu’il userait de tout son pouvoir auprès de la cour des directeurs pour l’engager à déclarer aussitôt la perpétuité de ce nouvel arrangement. Entre autres raisons ; il insistait beaucoup sur les améliorations que la certitude de la possession, que l’esprit de la propriété ne pouvait manquer d’apporter dans la culture des terres. « Je puis certainement assurer, disait-il, qu’un tiers du territoire de la Compagnie dans l’Indostan n’est maintenant qu’une forêt peuplée