Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 4.djvu/219

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

sion de dédain et de mépris très prononcée, quand il accomplit le même cérémonial à l’égard des alliés. En cela l’enfant se faisait l’interpréte des sentiments de Tippoo ; celui-ci se sentait aussi supérieur aux autres princes de l’Inde que les Anglais pouvaient lui être supérieurs à lui-même.

Les Anglais retiraient de ce traité des avantages considérables. Il leur donnait la possession de Barahmahl, ce qui rendait toute invasion du Carnatique fort difficile, sinon impossible pour Tippoo. Un petit nombre de défilés conduisaient de Mysore dans le Barahmahl ; ils n’étaient pas défendus par des fortifications, mais auprès d’eux se trouvaient des postes fortifiés que toute armée envahissante était tenue de prendre avant d’aller plus loin, ce qui devait employer toute une campagne ; ou bien de les laisser sur les derrières, par conséquent de courir le risque d’être privée de ses convois. Outre ces grands avantages, lord Cornwallis se trouvait d’ailleurs en mesure d’en assurer aux Anglais de plus considérables encore. Au lieu d’évaluer ses prétentions en une somme d’argent, il lui était facile de prendre les territoires dont le revenu correspondait à cette somme ; il lui était plus facile de donner plus d’importance aux considérations stratégiques. Il était en mesure de s’emparer de certains points qu’il aurait fortifiés de manière à rendre inattaquable à l’avenir toute la ligne des possessions anglaises. Bien ne l’empêchait de reléguer Típpoo au-delà des Ghauts, et de ne pas le