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veau ses services. Le pays des Coorys dévasté, ravagé par la guerre, ne pouvait offrir de nombreuses ressources. Pourtant le rajah, grâce à son intelligence, à son activité, n’en eût pas moins été d’une grande utilité à l’armée de Bombay. Aussi, dans le traité négocié avec Tippoo, lord Cornwallis s’empressa-t-il d’insérer le nom du pays des Coorys dans le nombre des provinces dont on lui demandait l’abandon ; mais lui, rien qu’à la vue de cette condition, se laissa aller à un sentiment de colère et d’indignation. D’abord il avait à se venger du rajah ; il voulait montrer d’une manière éclatante et par un exemple terrible le risque qu’on courait à se dérober à son autorité ; enfin le pays du rajah commandait les meilleures positions défensives de ses États du côté de la mer. Tippoo se plaignait aussi de l’exagération d’une demande qui tendait à le dépouiller d’une province voisine de sa capitale, et n’étant limitrophe à aucune des possessions des alliés. Il prétendait voir là-dedans une véritable infraction aux articles du traité préliminaire. Les propres mots du traité étaient ceux-ci : « Une moitié du territoire possédée par Tippoo-Sultan avant la guerre sera cédée aux alliés, cette moitié devant se composer des provinces adjacentes aux territoires respectifs des alliés de Tippoo. » À ne considérer que le sens littéral des mots, il avait, on doit le confesser, toute raison de voir dans cette demande une infraction aux conditions du traité. D’un autre côté, lord Cornwallis, qui avait profité