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plaçant devant lord Cornwallis et prenant la parole, lui dit : « Ce matin ces enfants étaient encore les fils du sultan mon maître ; maintenant c’est Votre Seigneurie qu’ils doivent considérer comme un père. » Lord Cornwallis s’empressa de répondre que le sultan, le wackel et ses enfants pouvaient être persuadés qu’il ne manquerait à aucun des devoirs du père le plus tendre. En entendant ces paroles, une joie soudaine se répandit sur le visage des jeunes princes. Il n’y eut pas de spectateur de la scène qui n’en fût ému. Peu d’instants après, lord Cornwallis offrit à chacun d’eux une montre d’or, qu’ils acceptèrent avec une satisfaction enfantine. Les fils des princes de l’Orient sont élevés à imiter dès leurs plus jeunes années la réserve et la politesse de l’âge avancé ; aussi la bonne grâce et la dignité de ces enfants, livrés à eux-mêmes au milieu d’étrangers naguère leurs ennemis, ne cessaient-elles d’étonner tous les spectateurs. Le lendemain, lord Cornwallis alla leur rendre visite à leur tente ; ils sortirent pour le recevoir. Il les embrassa, et, les prenant tous deux par la main, comme la veille, il entra avec eux dans la tente, Chacun des princes offrit à Sa Seigneurie un sabre persan. En retour il leur donna quelques armes à feu d’une grande élégance. L’ordre, la magnificence de leur suite, étonnèrent les Anglais. Les Cipayes de leur garde étaient habillés d’uniformes, bien armés, manœuvrant avec régularité. Ils étaient fort supérieurs à tout ce qui exis-